Nous le savons tous, une part importante d’une saine gestion financière de tout individu est dictée par des facteurs psychologiques. L’aversion à la perte, un concept fondamental en psychologie et en économie comportementale, est un des biais cognitifs les plus puissants du cerveau humain. Il a un impact significatif sur la finance et la prise de décision. En effet, le cerveau humain réagit beaucoup plus fortement à la perte qu’à un gain d’une somme équivalente. Mais pourquoi?
En partie, il y a la notion de l’évolution de l’être humain. Nos ancêtres vivaient en mode survie, alors ils passaient une grande partie de leur temps à chercher de la nourriture, se protéger, etc. Ils devaient éviter les pertes à tout prix. Le cerveau s’est donc conditionné à réagir avec prudence face au risque. De plus, les zones du cerveau liées à la peur (amygdale), s’activent fortement en cas de perte. C’est pourquoi perdre 100 $ fait beaucoup plus mal que l’émotion ressentie lors d’un gain de 100 $. Les recherches en économie comportementale de Daniel Kahneman et Amos Tversky ont su démontrer que la douleur d’une perte est 2 à 2,5 fois plus intense que la joie d’un gain.
En finance, les répercussions sont nombreuses. Les investisseurs vendent souvent trop rapidement des actifs pour sécuriser le profit. D’un autre côté, ils gardent aussi des actifs perdants trop longtemps en espérant un miracle et ainsi tenter de se refaire. Ces émotions mènent alors à des décisions irrationnelles et à des rendements moindres qui peuvent faire une grande différence au bout du compte. Ayez un plan d’investissement clair, un horizon de placement bien défini et évitez de tenter de déjouer le marché (market timing).
Bref, en tant qu’humains, nous valorisons plus ce que nous possédons déjà que ce que nous pourrions obtenir. L’aversion à la perte est une réaction neurologique. C’est un biais cognitif profondément ancré dans notre cerveau, ce qui nous pousse à tout faire pour éviter de perdre, parfois au détriment d’un gain plus grand. Savoir le reconnaître est un pas de plus pour tenter de contrôler nos émotions. Il faut repenser la perte et la voir comme un risque calculé, un coût d’apprentissage et non pas comme un échec.