Formée de la contraction des mots stagnation et inflation, la stagflation se décrit comme situation économique hors de l’ordinaire aux prises avec trois facteurs négatifs en même temps : une croissance très faible voire inexistante, un niveau d’inflation incontrôlé ou élevé ainsi qu’un taux de chômage élevé ou en hausse. Un beau cocktail qui peut être assez catastrophique, comme certains l’ont vécu dans les années 80.
En temps normal, lorsque l’économie souffre, que le taux de chômage augmente et que la récession pratiquement inévitable (déclin du produit intérieur brut (PIB) pendant plus de six mois), la Banque centrale peut agir en abaissant son taux directeur afin de donner un peu d’oxygène aux entreprises en stimulant l’économie avec la relance des projets et des investissements des différents secteurs manufacturiers ou de services. L’inflation étant normalement basse lors d‘un ralentissement économique et en hausse lors de période de croissance.
La stagflation se manifeste par une perte du pouvoir d’achat à la suite d’une inflation galopante avec une économie et un marché de l’emploi qui font du sur place. Le mélange parfait pour une crise qui défie les politiques économiques classiques, car agir contre l’inflation peut aggraver le chômage et vice versa. Une situation difficile pour la Banque centrale de ramener l’équilibre entre croissance économique et une inflation dans la fourchette tolérée autour de 2 %.
Bref, sans vouloir être alarmiste, quelques indicateurs pointent vers un possible événement de ce genre en ce moment au Canada. L’inflation actuelle est encore au- dessus de la cible officielle, la croissance est faible voire sur le bord d’une contraction économique et le chômage est en hausse avec 7,1 %. Espérons que notre économie montre des signes de résilience et que les tarifs ne viennent pas trop impacter l’inflation. Que fera la Banque du Canada le 17 septembre prochain? Baisse ou statu quo de son taux directeur? Chose certaine, je ne voudrais pas être dans les souliers de M. Macklem.